Nolio (noli.io) qui a accompagné plus de 35 coureurs dans leur préparation à l’UTB via un plan d’entrainement conçu spécialement pour l’UTB, a récompensé les plus combattants de cette 16e édition.
Voici le résumé de course d’Alexis, vainqueur du challenge :
Je m’appelle Alexis Wamster et j »ai eu mes 20 ans cette année. Toutes les distances de courses me sont désormais ouvertes. C’est donc avec grand plaisir que je me lance le challenge de finir l’ultra tour du Beaufortain 2024. Je ne suis pas seul, mon père et mon grand frère le font aussi.
[0km | 4h00]
Le départ se fait à Queige à 4h00. Je commence l’ascension les jambes pleines d’énergie. Je pars prudemment pendant que mes deux frères de course me distancent. Le temps passe très vite, et le soleil montre déjà le bout de son nez entre les pics montagneux. Les 1800m de dénivelé positif s’achèvent par un ravitaillement au chalet du Soufflet, où je suis surpris de voir encore mon père qui d’ordinaire est plus rapide.
Les ravitaillements de cette course sont au top
[15.8km | 6h48]
Toujours en forme et bien ravitaillé, direction le lac des fées. J’effectue la descente avec un groupe de coureurs (mon père repasse devant). Une fois en bas, je suis heureux d’arriver enfin au lac. Mais la joie est de courte durée car nous ne sommes qu’au lac de Saint-Guérin. Pour atteindre le ravitaillement du lac des fées, il faut gravir encore 3-4 km. C’est donc après une bonne demi-heure de marche que j’arrive à 9h49 au ravitaillement.
[32.8km | 9h49]
Après avoir pris un bon quart d’heure pour me ragaillardir, on monte en altitude direction du refuge de Presset. Je reconnais des sentiers de randonnée que j’ai eu l’occasion de fouler durant mes vacances précédentes. Les sentiers étaient escarpés, et les paysages grandioses. Tout ce qu’on aime ! Le ravitaillement au pic offre une belle vue surplombant la vallée. J’en profite pour parler au septième espoir. Je ne pense pas arriver sur le podium espoir étant donné qu’on est une dizaine avec des très bons devant.
[41.7km | 12h20]
En descendant vers le cormet de Roselend, un bon kilomètre de sentier était convert de neige. Normalement, j’aurais dû sortir mes crampons pour éviter la glissade mais j’ai préféré faire comme les coureurs qui m’ont précédés : skier sur la neige avec mes baskets. C’est peut être moins rapide mais nettement plus sensationnel. C’est aussi sur cette portion de course que ma montre a fini par se décharger et que j’ai perdu une de mes 4 flasques. Mais j’arrive avec la pêche et la banane à la base vie.
[49.3km | 13h47]
On est en plein après midi, il fait chaud et on profite de la brise sur les crêtes montagneuses. Avec un groupe de coureurs, je profite du point d’eau du col du bonhomme pour bien m’hydrater et remplir mes flasques. La descente vers la Gitaz se fait en traversant de nombreux cours d’eau et les ampoules commencent à se former.
[66.2km | 17h28]
Nouvelle étape, nouvelle montée. Cette fois, la fatigue se fait ressentir. Pas la fatigue musculaire mais plutôt le manque de sommeil, ma tête somnole dans la montée. Après une petite pause au sommet, je me rends compte d’une nouvelle fatigue, musculaire cette fois, descendre en courant tire sur mes quadriceps. J’opte donc pour la marche. Au ravitaillement de la Girotte, je rencontre des coureurs qui abandonnent. Je suis surpris de voir mon grand frère dans le lot mais moi je n’ai pas le droit. Il me reste toute une nuit et seulement 37 km à parcourir. Alors je décide de continuer en marchant lentement mais sûrement. En plus j’apprends que je suis troisième espoir : les autres ont abandonné.
[77.3km | 20h34]
Je traverse un troupeau de vaches. Mais elles n’ont pas l’air heureuse de croiser la route des Ultra trailleurs alors on y va doucement. La suite de la montée se fait dans le calme de la nuit, La descente quant à elle est plus mouvementée. Elle est très longue, réveille de nombreuses douleurs (ampoules et quadriceps) et des dizaines de coureurs me passent. L’horloge tourne mais pas les kilomètres. En bas de la montagne, je me retrouve sur des chemins sinueux. J’ai presque l’impression de faire du hors piste. D’autant plus que ma lampe frontale à un faux contact et s’éteint régulièrement.
[92.3km | 1h25]
Dernière grosse ascension ! Tout est calme. Mon corps monte et avance pendant que ma tête dort. Même si je n’en ressens pas le besoin, je prends une courte pause avec d’autres coureurs au ravitaillement des Saisies.
[99.5km | 4h06]
Je continue seul dans la nuit. Mes jambes avancent comme un robot pendant que mes pensées sont embrumées dans la fatigue. A ce moment, j’ai envie de rentrer, de trouver un chemin plus court ou une voiture. Mais un coureur me ramène à la raison « tu vas finir ? ». « Oui bien sûr ». En haut de la montagne le tonnerre gronde et une grosse averse éclate. Je m’abrite alors avec deux autres coureurs sous une station de télécabine. Mais comme le temps ne se calme pas on entame la dernière descente. J’essaie d’avancer le plus rapidement possible malgré la douleur pour éviter l’hypothermie (mais 1h30 pour 6km ça reste lent).
Il ne reste maintenant plus que 4km de descente avant l’arrivée mais je ne suis plus très lucide. J’avance tout doucement, je décide même de prendre une pause sans raison particulière.
Mais heureusement mon père qui a fini à 1h du matin a fait le chemin pour m’accompagner jusqu’à l’arrivée. Mon cerveau se réveille et c’est sous la pluie, à vitesse très lente qu’on avance vers l’arrivée. J’arrive à 20 minutes de la barrière horaire en 29:39:33 en 264eme position. Lors du repas de fin de course, je suis récompensé pour avoir fini dans les trois derniers homme, et pour ma troisième et dernière place dans la catégorie espoir.
[114km | 9h39]
Félicitations et merci à toutes l’organisation
Laisser un commentaire