Le Beaufortain, ce massif montagneux qui accueillera cet Ultra Tour, est un petit territoire, (petit ? Penserez vous, lorsqu’au bout de 10 heures de course, la ligne d’arrivée ne sera toujours pas en vue, loin de là d’ailleurs !) Petit territoire mélangeant tradition et modernité, dans de nombreux domaines, tels que l’agriculture, sa vocation de toujours, l’architecture, le tourisme et les industries.
Ainsi, au fil de votre périple, vous apprécierez certainement, la mélodie dégagée par les carrons, ces sonnettes que portent Tarines et Abondances, les seules races admises à la fabrication du Beaufort. Cette véritable tradition ancestrale, côtoie ces remorques tôlées, les machines à traire mobiles, pouvant contenir de l’électronique, au service de la traite.
L’architecture est elle aussi mêlée d’oppositions, avec pour exemple, ces édifices religieux, telle la Chapelle Notre Dame de Haute lumière, un mélange de béton de bois et de cuivre construite en 2001 au col des Saisies, devant laquelle vous passerez pour rejoindre le pied du Mt Bisanne, et ces oratoires édifiés pour protéger ceux qui empruntaient, autrefois ces itinéraires. A l’inverse de vous, pour eux, ce n’était pas forcement par plaisir… le dernier que vous rencontrerez, se situe à 2 Kms de l’arrivée à Queige, juste avant la dernière forte descente.
Le tourisme, lui aussi mélange la tradition, par ces sentiers, les vestiges de ce qui n’était pas du tourisme à l’époque de leur création, mais toujours entretenus, et le modernisme avec ces remontées mécaniques, des domaines skiables d’Arêches-Beaufort, des Contamines- Val Joly et des Saisies –Espace Diamant que vous traverserez successivement. L’idée de les emprunter pour accomplir le dénivelé à venir, vous effleurera peut être l’esprit. Non, revenez sur terre, c’est bien un Ultra Trail qui vous est proposé !
Opposition encore avec l’industrie, le Beaufortain étant très lié à la production d’énergie hydraulique, par la présence de 4 barrages, celui de St Guérin, dont vous emprunterez l’édifice, celui de Roselend, le plus grand, c’est après le Lac d’Amour que vous l’apercevrez au loin. Viendra ensuite celui de la Girotte, dont l’imposante série de voutes surplombant la vallée, vous provoquera certainement quelques frissons. A moins qu’ils ne proviennent de la descente du Col de la Fenêtre, à partir d’où vous le verrez. Seul celui de la Gittaz, n’est pas visible du parcours.
Cette même force hydraulique était traditionnellement, utilisée jadis, par de nombreuses scieries et moulins.
Le Beaufortain, c’est également un canton à lui tout seul, composé de 4 communes, elles mêmes composées de villages et nombreux hameaux et d’une multitude de chalets isolés.
Queige, l’hôte de cette épreuve, à l’entrée de la vallée est répartie sur 2 versants, possédant chacun une constellation de chalets. Pour beaucoup d’entre vous, vous n’en verrez seulement les lumières, telles des étoiles, l’horaire matinale du départ et le retour tardif en feront ainsi.
Au Col de la Bathie, vous entrerez sur le territoire de Beaufort, le chef lieu de canton, c’est le plus grand : du Pas de l’Ane, au Col de la Croix du Bonhomme, cela représente 17 Kms, à vol d’oiseau ! Mais pour vous, à pied, par monts et par vaux ce ne sera pas moins d’une quarantaine de Kms !
Viendra ensuite la traversée d’Hauteluce, sur plus de 20 Kms, dont vous apercevrez le village depuis le Col du Joly. Enfin, Villard sur Doron, c’est sur ses terres que vous effectuerez la dernière ascension, la montée au Mt de Bisanne. De là haut, n’oubliez pas de jeter un œil sur la vallée et sa petite station de ‘Bisanne 1500’, car ensuite vous entrerez en forêt, pour la descente finale.
Vous emprunterez également quelques autres communes, Tours en Savoie et la Bathie en début de course, Granier au Cormet d’Arêches, Bourg St Maurice vers le Bonhomme, les Contamines, jusqu’au Col de la Fenêtre, enfin, une toute petite partie de Cohennoz, dans la grimpée au Mont Bisanne.
Le Beaufortain, c’est également des femmes et des hommes, issues de générations de paysans, de qui, ils ont reçu des valeurs, presque inscrites dans leurs gènes : forces et ténacités. Ces valeurs, acquises au fil des siècles, certainement dues à la rigueur du climat qui incitait plutôt à quitter la vallée. Cette même vallée, que de nombreux autres néo Beaufortains, sont venus habités depuis une quarantaine d’année, venant chercher une quiétude, dans cette vie moderne.
Enfin, le Beaufortain cache de très nombreuses particularités, que le temps d’un Ultra Trail ne vous laissera pas découvrir, mais qui se dévoileront peut être le temps d’un petit séjour récupérateur, à l’issue de cette formidable aventure.
Bonne découverte du Beaufortain…