Meilleurs vœux, chers bénévoles.

C’est par le texte, spontanément rédigé par Patrick Raes, coureur du « plat pays » que nous adressons nos meilleurs vœux à l’ensemble des bénévoles de l’Ultra Tour du Beaufortain:

 

Lettre aux bénévoles de l’UTB

 Avant toute chose, je désire vous envoyer mes meilleurs vœux. Que cette année 2013 puisse vous être douce, que les aléas de la vie vous épargnent de tout malheur, que l’amitié et l’amour soient pour vous tous de fidèles compagnons.

Je reviendrai vous apercevoir pour la quatrième année consécutive et je voudrais vous faire part des profondes raisons de cette fidélité. La chaine des Alpes est, à mes yeux de coureurs de plaine et du nord, porteuse de magie. Dès que je peux, je traverse la France pour y revenir.

Quand je dis autour de moi que je participe à l’UTB, on me demande à chaque fois si je projette de participer au légendaire UTMB. Et sans aucune hésitation, je réponds par la négative. Bien sûr je m’inscris à d’autres courses, près de chez moi, dans vos Alpes ou bien ailleurs. Je n’ai aucune prétention, sinon d’aller à la rencontre des paysages, des êtres humains et de moi-même. Mais l’UTB, mon tout premier ultra, est, pour moi, unique et est devenu le modèle des trails que je recherche. Les paysages y sont merveilleux. Ailleurs aussi, souvent. Par contre, ce que je retrouve moins, c’est l’accueil, cette manière particulière d’être attentif à chacun de nous, les coureurs. Et cette attention n’a plus sa place dans les courses de la grandeur de l’UTMB.

Je sais qu’il y a du François Camoin là-dessous puisqu’il est le chef d’orchestre. Je perçois qu’il a cette façon si rare d’organiser sans imposer. J’en suis certain. Cela vient de l’homme empreint du plus haut degré d’empathie. Mais cela n’enlève rien au fait que vous êtes tous incroyables. Je me dis avant la course, n’oublie pas de sourire à chaque bénévole, car ils offrent de leur temps, de leur énergie pour ton seul plaisir de coureur. Avec l’épuisement, parfois la douleur, j’oublie. Le lendemain, je m’en veux car je me rends compte que la fatigue, la répétition des conseils de prudence, d’encouragement, le froid sont devenus à la longue un poids pour vous tous.

Pourtant à chaque contrôle, à chaque ravitaillement, à chaque passage délicat, vous m’accueillez non seulement avec la plus grande gentillesse mais avec quelque chose de vous mêmes. Et cela fait du bien, beaucoup de bien. Ce ne sont pas des formules répétées que je reçois, c’est un moment de rencontre minimaliste, malheureusement déséquilibrée mais sincère. Vous donnez chacun à votre façon et moi, je prends. Et je continue ma course. C’est ce simple cadeau que vous me faites les uns après les autres, qui me donne la force de continuer. Tout se passe comme si vous preniez un peu de ma lourdeur des jambes, une partie des différentes douleurs qui m’assaillent. Cet étrange phénomène ne peut s’expliquer que parce que vous restez disponibles, que je ne suis pas qu’un coureur de fin de course. A cet instant vous me montrez que vous êtes présents à moi, près à me répondre, à chercher l’attitude, le mot ou le silence qui m’aideront. Et l’envie d’atteindre mon objectif demeure grâce à vous.

Il se peut que vous ne vous rendiez pas compte de votre importance pour les coureurs comme moi qui n’ont d’autre prétention que de terminer. Mais j’ai la faiblesse de croire que même les plus rapides apprécient toutes ces rencontres fugaces. Votre importance ne se limite pas à un rôle de contrôle, de sécurité, à un rôle d’assistance. Vous m’aidez vraiment.

Vient ensuite le repas du dimanche midi. J’espère encore pouvoir le partager avec vous comme en juillet dernier. Vous apporter une table, un banc pour inverser un tout petit peu la relation déséquilibrée qui s’est crée entre nous. Se mélanger à table, vous les bénévoles fatigués d’avoir tant donné et nous les coureurs heureux d’avoir tellement reçu. Vous faire comprendre symboliquement qu’avec un peu de sommeil, nous avons repris conscience de tout ce que vous avez fait pour nous, que nous vous sommes redevables du plaisir et de la fierté d’avoir participé à une si belle course, une aventure.

Voilà pourquoi je suis fidèle à l’UTB. Voilà pourquoi j’attends avec impatience de revenir dans le Beaufortain, voilà pourquoi je me fais déjà une joie de partager le déjeuner de fin de course avec vous.

Patrick

Patrick, s’était laissé convaincre par François, de venir participer à l’UTB 2010, alors que son expérience se limitait à quelques trails Belges, jamais plus de trente km !

Les mots de François avaient été : cette compétition n’est « qu’une randonnée sportive, un peu longue, je l’admets !»

A son franchissement de la ligne d’arrivée, le 17 juillet 2010, après 23h44 de course, Patrick dira à peu prêt ces mots là : « je suis heureux ! je viens de réaliser l’impensable ; dont plus de 30 km tout seul et de nuit, dans des montagnes qui m’étaient inconnues ».

2010: 23 h 44′ ; 117°/201 coureurs

2011: 24h 39′ ; 162°/303 coureurs

2012: Abandon, Plan de la Lai.

Bravo à lui et merci pour ses vœux et sa fidélité.